11.5.08

nuits sonores 2008 : bilan

On va encore dire que je fais mon vieux et mon blasé mais apart Jeff Mills que j’ai failli aller voir «for old time’s sake», Einsturzende neubauten que je vais regretter d’avoir loupé et sans doute des trucs organisés dans de petits lieux que j’avoue avoir complètement oublié de regarder correctement, il n’y avait réellement que trois choses qui me motivaient pour cette cuvée 2008 des nuits sonores :

Prefuse73 jouait à l’opéra de Lyon ce jeudi 8 mai et lors de la nuit 3 du vendredi 9 mai, sur la scène 3 il y aura deux temps forts : un mix de dj.Krush et un live d’Anti Pop Consortium (il y avait bien aussi dj.Food & DK mais ils passaient un peu tard^^).

Première mauvaise surprise : Prefuse73 se passait bien à l’opéra mais dans une salle appelée l’amphithéâtre (que je suis naïf ; quand je pense que je me voyais réellement dans la grande salle). Petite salle très intimiste donc mais à l’acoustique inadaptée à ce registre, l’amphithéâtre est une salle assez étrange où le premier rang des « gradins » en arc de cercle met le spectateur à seulement quelques mètres de l’artiste et à son niveau. Une des motivations pour aller voir Prefuse73 (outre le plaisir réel éprouvé durant les nombreuses écoutes de leurs albums) était qu’ après une courte carrière, c’est leur dernière tournée ; le groupe se dissout.
Deuxième mauvaise surprise : en plus du moog assez caractéristique de leur son, sur scène il y a une guitare électrique et une batterie 
Alors certains diront « oui mais non, la fusion a du bon blabla » - certes, certains groupes gèrent bien cela et ça sonne plutôt pas mal mais quand on s’attend à de l’electronica de pointe, minimaliste et très électro justement, c’est un peu la soupe à la grimace.

Note perso : je ne reviendrais pas volontairement sur mon immense déception devant Battles qui m’a tout simplement cassé les oreilles à faire le groupe rock de djeun’s… bref

Pour revenir à Prefuse73, nous étions assis sur le côté, presqu’à porté de main de la table sur laquelle se trouvait le moog ; nous étions également à quelques mètres de plus du monstrueux retour de la gratte. Heureusement que j’avais les bouchons antibruit sinon j’aurais été contraint moi-aussi de m’éloigner très vite pour supporter le volume les doigts dans les oreilles… En plus, le son était particulièrement mal mixé avec une batterie omniprésente et bien trop « claquante », la guitare était carrément hors-sujet et toute la trame était sagement débitée par un mac (encore un ! c’est la mode ou bien?).
Tout le monde est resté impassible (déjà que ça n’a pas pour vocation d’être particulièrement dansant) et nous étions plutôt soulagés que ça se finisse après leur rappel-impro qui était en trop. Non, on ne les rappellera pas une deuxième fois.



La nuit 3 nous réservera de bien bonnes surprises par contre. Le lieu est l’ancienne usine SLI à Vaise - personne ne connaissait ce lieu et pour cause : ce sera manifestement la première et dernière fois que ce site aura cette fonction car il serait voué à une destruction imminente. Cette usine est un décor assez idéal pour une manifestation bien trash. On se croirait presque dans une bonne vieille rave oldschool. Mais c’était sans compter la prog qui reste pour moi une énigme qui me ferait rire si j’avais de l’humour.

Petit aperçu dans le désordre :

La scène 2 est un concert punk-métal ; s’approcher à 10m de l’entrée me donnait des nausées. Hors sujet ? Rien à voir ouais. Rien.

La scène 1 est un long pingpong entre un des maitres (Mister Garnier himself) et …le Sarkozy du mix, qui à mon grand désespoir est dans les petits papiers des organisateurs qui nous l’infligent chaque année. Rien que le citer me fait mal. Je n’ai même pas supporté de visiter la salle tellement ça me désole.

Dans la « cour », c’est bien petit pour les milliers de touristes en état d’ébriété et les djs qui se suivent dans le container en face de la grande salle avaient un peu de mal au début à se faire entendre. Mais musicalement, ce seront sans doute eux les plus cohérents avec le sujet – ils joueront techno, tribal et minimal toute la nuit et c’était vraiment pas mal. Il faisait beau et la température était très agréable (au moins 10° de moins que dans les salles). Ils avaient une bonne grosse foule dense devant eux et c’était bonne ambiance ; ça dansait partout. Bon esprit grâce à malgré l’état général des participants (qui ont tous attaqué bien tôt apparemment). Les bars sont pris d’assaut et bientôt on marche sur un tapis de gobelets en plastique – ça envois du lourd à tous les niveaux.

Nous étions venus pour la scène 3 et il faut dire qu’après une arrivée chaotique (la queue était un bordel sans nom à la limite du dangereux) on a eu à peine le temps de se regrouper à l’entrée que l’on filait pour voir Krush qui jouait vers minuit. Krush est apart, on l’adore depuis longtemps et il fait partie de la liste de ceux que l’on n’a toujours pas vus. C’est un dj japonais, il est un des inventeurs de l’abstract hiphop et du triphop ; son set est énorme. La salle est pleine à caquer et il fait 2000°C. Son son est très lourd, très clair ; il mêle hiphop et jazz, 2step et electronica. Son son est unique. Moment de grâce. La soirée commence fort (trop ?).

Je vous épargne le récit de nos déambulations et de nos stops au bar pour passer directement à anti-pop consortium. Leur live est assez déstabilisant, ils sont plusieurs sur scène (4 dont 2 MC?) et passent d’un hiphop oldschool hyper lourd avec des subs qui te filent la chair de poule (véridique) à un rap particulièrement abstrait sur des rythmiques complètement déstructurées – très difficile à suivre à vrai dire. Mais ils sont très bons, enchainant morceaux de leurs albums, impros et compos « à venir » (ils n’ont pas manqué de faire la promo de leur album^^) ; ils interpellent la foule et ça marche. Le public en redemande.

On ne traine pas après ça, maintenant on est vieux alors on rentre tôt – ‘faut pas déconner non plus. Blague apart il est tard et il faudra bien la journée du lendemain pour se remettre. Il est l’heure de rentrer tant que c’est encore raisonnable. Nos oreilles ont déjà bien reçus malgré les bouchons antibruit.

On a passé une excellente soirée et la seule chose que j’ai réellement regretté, c’est d’avoir dû laisser deux amis dehors qui n’avaient malheureusement pas pris de préventes. On le saura pour l’avenir : désormais il est obligatoire de se munir de places à l’avance si on veut rentrer aux nuits sonores.

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2 commentaires:

Blogger AnSo said...

Je confirme DJ Krush c'est le Pape, euh plutôt le Daïlaï Lama ! Vraiment super, c'était la deuxième fois que je le voyais, la première au Transbo... Deux interventions complètement différentes, aux ambiances festives ou expérimentales mais gérées avec classe !
Moi, mon problème c'est le volume sonore... vraiment trop élevé et du coup je trouve moins qualitatif. C'est peut-être pour cela aussi que nous avons apprécié les sets extérieurs.
Laurent Garnier, j'y suis allée faire un tour quand-même, pour voir... J'ai eu l'impression de me retrouver dans une boite parisienne, avec un Disc Jockey qui prend le micro en disant "Bonsoir Lyon !" "ça va chauffer ce soir..."
Oups, je suis peut-être trop critique, mais bon moi y'aime pas ça.

Autre chose, j'ai bien pensé aux 2 amis restés dehors moi aussi, surtout quand ce matin une collègue m'a dit : "Fait chier, j'avais mes billets pour vendredi mais j'ai pas pu y'aller !" Quel merde... le monde est mal fait !

22:08  
Blogger fatfish said...

argh ! les boules pour le(s) billet(s) gachés...

tant pis, c'est la vie.

00:59  

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