3.11.07

Seychelles - day#7 : La digue

Il est mardi matin (16/10/07), notre périple touche bientôt à sa fin.
Nous avons rendez-vous à la «jetty» avec Andy la rasta. Il va nous emmener faire une balade en bateau pour aller faire du PMT aux abords des îles félicité et coco. Aujourd’hui sera un des jours les plus chauds du séjour et c’est aujourd’hui justement que le soleil m’infligera les plus lourds dégâts.

Nous découvrons les autres passagers en arrivant au bateau : il va y avoir du monde à bord et ça, même si il fallait s’y attendre, ça casse un peu le charme. Ce n’est pas grave, les quelques italiens et les deux hongroises vont s’avérer assez discrets, chacun vacant à ses occupations avec son groupe et dans son coin.

Ce matin sur la jetée, il y a de nombreux groupes comme le notre et je crains la foule sur les sites. Andy n’est pas le seul à proposer cette excursion. De nombreux touristes préfèrent partir à la journée en incluant un barbecue sur sister island ; une demie journée paraît plus adaptée (même si le repas sur l’île a l’air d’être une bonne idée) pour pouvoir continuer à profiter au maximum de La Digue pour notre dernière journée complète sur l’île.

Nous partons vers l’île coco mais en nous approchant, le skipper aperçoit quelques bateaux et décide de plutôt nous emmener à l’île de félicité en premier. Excellente initiative : à félicité il n’y a presque personne et le bateau mouille un peu à l’écart encore – nous sommes quasiment seuls… La petite île est très jolie et il y a quelques mini plages de sable blanc à l’abri des amas de rochers. L’île elle-même a l’air verdoyante mais nous ne débarquerons pas car il faut payer pour visiter cette île privée. Sous l’eau le spectacle est extraordinaire, les tortues nagent à côté de nous pendant un bon quart d’heure et les poissons sont très nombreux. La côte de félicité est bordée de grandes roches granitiques à moitié immergées et il y a des passages et des recoins en pagaille qui foisonnent de vie; les fonds sont un peu moins abîmés qu’ailleurs ici miraculeusement et les habitants peu farouches. J’ai vu lors de cette explo’ des espèces que je n’avais encore jamais vu dont un genre de pufferfish jaune vif tout à fait exceptionnel qui m’a gratifié de sa présence pendant de longues minutes. J’ai pu observer dans quelques centimètres d’eau et par grand soleil son bec de perroquet si étrange en action. A seulement un ou deux mètres de moi, il faisait ce qu’il avait à faire mais sans jamais me quitter de ses grands yeux globuleux, me faisant même face à quelques reprises (j’ai pris une photo avec un appareil immergeable jetable périmé; j’espère que ça donnera quelque chose mais je n’y crois pas trop – j’aurais les photos la semaine prochaine). On nage ici plus d’une heure. L’eau est très chaude, la mer est calme et il n’y a pas le moindre courant de surface même si près des rochers il y a un va et vient qui peut vous plaquer un peu à la côte. Pas de quoi fouetter un chat : un coup de palme et on reprend le contrôle sans trop d’effort.



Tout le monde regagne le bateau et on décide qu’il est temps d’aller voir la belle coco. Après une courte traversée, nous arrivons sur les lieux au moment où la plupart des bateaux qui y étaient en premier s’en vont – timing parfait. Un seul bateau reste sur place, dans un moment de lucidité je reconnais le trio de connards italiens de la veille – surtout, restez loin de moi bande de boulets ! - je suis certain qu’ils sont capables d’être aussi lourds en PMT qu’en plongée. Ils nous reconnaissent aussi, ça les faire sourire et on a tous passé un moment sympa car ils ont fait en sorte de nous ignorer ce qui était bien inespéré de leur part.

Faire du PMT à coco a dû être une expérience inouïe avant El Nino. Ce jardin de corail (multicolore à l'époque) devait être saisissant. Aujourd’hui, la vie est omniprésente mais le corail est irrémédiablement blanc et mort ; je pense que c’est ici où cela m’a fait le plus de peine et où c’était le plus évident. C’est de loin le meilleur endroit pour le PMT de notre voyage aux Seychelles : c’est tout simplement extraordinaire. L’eau est translucide et les espèces innombrables. Des aiguillettes et des poissons flûte frôlent la surface, les balistes, chirurgiens, anges et petits poissons virevoltent en pleine eau tandis qu’une vie foisonnante grouille sur le récif à 1 ou 2 mètres de fond – c’est vraiment un très bel endroit. J’ai trouvé une station de nettoyage où de petits poissons bleus ‘fluo’ nettoient la gueule ouverte d’une aiguillette, je suis si près que je vois les petits poissons rentrer par les ouïes et ressortir par la gueule du prédateur immobile et passif. Cette symbiose est répétée quelques mètres plus loin où une murène blanche se fait faire les dents par une micro crevette transparente. Il y a de minuscules nudibranches mauves et jaunes à pois… je ne sais plus où donner de la tête de peur d’en rater une miette – je suis dans un état d’excitation et d’euphorie rare, que ce soit en plongée ou en PMT.
Le décor extérieur est aussi somptueux : une petite île paradisiaque avec une plage déserte de sable blanc, le soleil éclatant dans un ciel bleu presque sans nuage, la démesure des dégradés de ce bleu de l’océan… c’est comme dans un rêve. Si un jour vous allez aux Seychelles, ne ratez pas coco island, c'est un must.



Sur la plage, le sable si fin se mélange avec des débris de corail et de coquillages ; l’eau du premier mètre de la plage est chaude comme dans un bain et marcher sur le sable brûlant est douloureux. J’ai d’ailleurs trouvé trois petits coquillages (vides heureusement) d’une extrême beauté que j’ai ramené pour une fois dans mes valises. D’habitude je ne ramène que des photos, des souvenirs et des coups de soleil. En parlant de coups de soleil (notez l'habile transition), je l'ai déjà dit mais j’ai surtout fait deux erreurs majeures en plus de ne pas m'être mis plus à l’ombre : de la crème solaire waterproof étalée régulièrement qui s’avère complètement inefficace et un shorty au lieu d’une combin’ intégrale… le reste n’est désormais qu’un mauvais souvenir raconté en détail ici MAIS, je dois quand même rajouter que ces coups de soleil ont bien pris dix jours à guérir et ma peau est très fragilisée depuis. La peau pâle qui est apparue après que j’ai pelé est de consistance un peu rugueuse et partiellement insensibilisée. Je suis presque un peu inquiet, j'espère que ça reviendra bien. Après mon retour et malgré la crème, j’ai continué à souffrir un bon moment et toute la surface de mes mollets était recouverte de petits points de sang et de taches brunes comme des cloques. Plus tard j’ai eu de la fièvre et des boutons, des maux de tête et des vertiges ; vraiment, protégez-vous, j’insiste. Je vous ai épargné volontairement les photos mais je pense que cette matinée aura été une bonne leçon – c’est allé trop loin cette fois, je serais intransigeant à l’avenir et doublement vigilant.



Reprenons...
Après une bonne séance photo et glande au soleil dans l’eau de coco island, tout le monde se retrouve au bateau et on met le cap sur le port de La Digue, une boisson fraîche à la main. La matinée fut exceptionnelle mais notre arrivée à La Digue vers 13h00+ sonna définitivement pour moi la fin de l’exposition au soleil du séjour. A l’ombre du parasol au resto du port en attendant le repas je commençais à prendre la mesure de mes brûlures. La douleur était déjà insupportable, le dessus de mes pieds était écarlate et mes mollets étaient en feu, on pouvait le sentir nettement en posant la main sur ma peau et j'avais les premières sueurs localisées.

Après le repas, correct mais pas transcendant, je décide malgré moi de rentrer chez Calou pour me soigner. Je rentre en boitant, raidit par les rougeurs. La douche est un supplice même froide et les premières couches de crème s’enchaînent jusqu’au soir. Je peux à peine poser le pied par terre. Ma peau est rouge vif malgré la très élégante marque du shorty - la classe :(



Le soleil se couche, c’est l’heure du dîner, je picole un peu ce soir-là pour apaiser mes douleurs mais rien n’y fait. Nous rencontrons un couple très sympa composé d’une allemande mariée à un slovène, pendant et après le dîner nous sommes bien contents de leur refiler les bons tuyaux car ils sont seulement arrivés le jour même sur l’île. La soirée se rallonge autour du billard avec les derniers verres - le slovène prend une bonne rouste. On passe une bonne soirée.

Je ne dors pas beaucoup cette nuit-là car il est bien difficile de trouver une position soutenable. Le ventilo et la crème me donnent malgré tout une impression de frais mais je ne suis pas dupe et mon corps me le rappelle jusqu’au petit matin…

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