7.4.07

Tokyo - part.2 (day#2)

Aujourd’hui nous allons voir un musée : le musée des sabres des samouraïs. Ce musée est proclamé par de nombreux sites influents comme étant un must-do à Tokyo ; je préfère mettre un bémol à cet état de fait : le musée ne s’adresse qu’à des visiteurs initiés ou passionnés par le sujet. Le musée est très petit – le tout tient dans une unique salle à l’étage d’un petit bâtiment public un peu à l’écart des grands axes. La pièce est spartiate et l’éclairage minimaliste. Un gardien stoïque en uniforme maintient l’ordre et le silence sans sourire ni sourciller. Quelques rares visiteurs contemplent longuement les lames centenaires. Une imposante et impressionnante armure de samouraï trône près de l’entrée, les vitrines bordant chaque mur de la salle contiennent des sabres nus posés sur des socles recouverts d’un drap immaculé. La mise en scène est assez théâtrale, les photos sont interdites, le décor est posé.
Le visiteur pressé pourra faire un rapide tour en quelques minutes mais sachant que chaque sabre a une longue histoire de guerres héroïques et de sang derrière lui, un peu de respect s’impose : j’ai toujours été bercé par des histoires de samouraïs ; je les ai toujours craints et admirés. Impitoyables mais disciplinés et supérieurement techniques; on sait que chaque voyageur ou explorateur qui les aurait rencontré à l’époque des premières expéditions aura été marqué par le charisme et l’inflexibilité de ces chevaliers d’un autre temps. Il est souvent dit que les lames japonaises des grands maîtres font preuve d'une très grande science et que ce sont les aciers les plus travaillés et aboutis de l'histoire des armes dites tranchantes. Chaque sabre ici a un nom et une légende comme un stradivarius - occultant jusqu'aux noms et faits d'armes de leurs illustres propriétaires successifs. Voir ces lames de légende était une expérience assez forte pour moi mais je ne sais pas si les trois autres ont été aussi impressionnés que moi de voir ces wakisashis, katanas et tantos qui sont des trésors nationaux au Japon, comparables aux oeuvres au Louvre pour nous. (d’où ma réserve quand au fait de conseiller inconditionnellement ce musée à tout le monde). Bref.

Nous avons décidé de retourner à Harajuku pour aller faire un bain de foule, prendre des photos et faire un peu de shopping.



La foule est très dense : à moins d’aller se coller contre un bord de la rue pour s’arrêter un instant, on subit le rythme et la direction de la foule. Personne n’a l’air bien pressé, il y a un peu de touristes dans la foule japonaise, ce sont les soldes… le chiffre d’affaire de ce quartier doit donner le tournis. Ici, c’est surtout les fringues. Chacun s’achètera un truc (je trouve un top blouson – taille adulte !) mais il est préférable de se séparer et de se donner rendez-vous une heure plus tard dans un coin moins bondé car rester groupés s'avère quasiment impossible. Je tente de prendre en photo un magasin de tenues gothiques improbables mais je me fais rappeler à l’ordre assez vite par une des vendeuses qui s’empresse de me montrer un panneau « no photos ». Ok, désolé mademoiselle. Voici les photos (elles sont floues, c’est dommage) :



Omote-Sando est une avenue incroyable avec des bâtiments modernes à l’architecture souvent osée. Icic, c'est le QG de AUDI par exemple :



Elle a été comparée aux Champs-Elysées – elle est moins hausmanien certes, moins pompeuse aussi mais elle est bien plus vivante sans aucun doute. Ce n’est pas seulement un quartier pur-shopping pour touristes consommateurs ou ados japonaises délurées aux tenues exubérantes. Il y a une patate dans ce quartier qui est indescriptible, une énergie étonnante. Ici, c’est du « eye candy » comme on dit. On ne sait plus où donner de la tête.



Le soir venu, il est temps de retrouver nos japonais devant le Kiddy Land. Soichiro et Michina nous rejoignent et on part d’un bon pas vers Shibuya pour dîner. Sur le chemin, Muchan (une copine à Michina) se joint à nous. Le dîner est excellent et très arrosé (comme d’hab') - on nous fait découvrir un nouvel alcool bien agréable qui se boit avec du soda et/ou du jus de fruit pressé (le serveur amène le verre avec un demi pamplemousse et un presse-agrume - DIY!) : le Shochu.
Makika nous rejoindra en cours de soirée. Nous sommes décidemment encore une fois en bien charmante compagnie ce soir.

La soirée se prolonge mais nous commençons à nous inquiéter de la suite des événements : nos affaires sont chez Machiko chez qui nous étions censés dormir ce weekend mais elle a une super grippe qui s’est déclaré dans la journée… il va falloir passer chez elle en coup de vent pour récupérer des affaires et trouver un hôtel. Il est déjà tard et c’est un weekend de printemps – les cerisiers sont presqu’en fleurs et l’affluence à Tokyo pour cet évènement est importante. Trouver une piaule s’annonce difficile.

Yuki viendra à la rescousse et nous trimballe pendant toutes nos tribulations à bord de son gros 4x4 dans la nuit de Tokyo - on finira par prendre la dernière piaule dans l’hôtel de Ilknur et Fabrice. Lorsque l’on passe chercher nos valoches à Meguro, nous croiserons une Machiko masquée, livide et fébrile. On fait vite pour ne pas trop la déranger. Elle se confond en excuses – la pauvre est brûlante. On lui conseille de vite se recoucher et d’aller voir un médecin le lendemain (conseil qu'elle suivra), son état est sérieux.
On finira donc pas solutionner tout ça (thankyou Yuki, you saved us !) avec plus ou moins de facilité, puis Yuki nous a amené dans un supermarché 24h/24h complètement surréaliste avec un environnement sonore assourdissant comme si nous nous trouvions dans une boîte de nuit ! Ici, on peut acheter tout et n’importe quoi des Pocky aux bouteilles d’eau minérale pour chien de compagnie en passant par des PS3, des accessoires tuning pour voiture ou mêmes des vinyls de house… le tout entassé/imbriqué avec des couloirs super étroits et anarchiques dans une salle apparemment trop petite (pourtant immense comme un supermarché classique). Epuisant. Trop bien !
Ça m’étonne de ne pas avoir pris de photos. J’ai été lourd. Tant pis.
Mais là, on tient à peine debout – il faut se poser, dormir, dormir, dormir…

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