1.11.07

Seychelles - day#5 : La digue

A la Digue, le moyen de locomotion adopté par tout le monde pour se déplacer est le vélo et clairement, tout est fait pour l’encourager. Sur les routes ombragées de l’île (souvent très appropriées pour faire du vélo de par leur excellent état et la qualité du revêtement), on croise des locaux vaguant à leurs occupations pédalant souvent pieds nus sur des montures inégales; il y a aussi quelques touristes qui ont opté pour un vélo de location sans freins (du moins si, il y a généralement un truc sur la poignée qui ressemblerait bien à ça mais lorsque l’on tire dessus ça fait juste un petit bruit strident sans influer sur l’inertie des roues alors de là à appeler ça un frein, il ne faudrait pas exagérer). Les touristes sont faciles à repérer pour le coup, ils sont roses, ils roulent à droite et ils ont tous un sac à dos avec des palmes et un masque dedans. En réalité, je pense que c’est une bonne chose que tout le monde n’est qu’à vélo car quand je vois la galère de la conduite à gauche et que tout le monde regarde en l’air, je pense que ce paradis serait vite un charnier si des loueurs de bagnole étaient installés sur l’île.

Ce dimanche 14 octobre nous avons donc loué des vélos pour partir explorer; il fait très beau et très chaud malgré l’heure relativement matinale.

En partant de chez Calou sur nos super vélos, nous nous étions fixé d’aller directement à Anse Source d’Argent pour aller tout de suite à l’essentiel.
Anse Source d’Argent est une plage réputée dans le monde entier. Toutes les photos utilisées pour promouvoir ou représenter les Seychelles ont été prises sur cette plage. Elle est particulièrement photogénique et célèbre à cause de ces grands blocs de granite érodés par la mer et le temps que tout le monde associe aux Seychelles. La balade est extra mais relativement courte; juste de quoi bien se remettre en selle après une longue période sans être monté sur un vélo et devant reprendre ses marques en tatanes de plage sur un vélo «exotique» qui avait pourtant l’air au premier abord d’avoir des vitesses. Passons, on va dire que je me plains et ce n’est absolument pas le cas car j’aurais moins rigolé comme un gosse si j’avais eu un VTT haut de gamme et on n’attaquait pas non plus le Tour de France – cette journée vélo était vraiment une excellente idée et un changement de rythme très frais. C’est cool le vélo et quand il fait beau comme ça, ça sens vraiment les vacances.

Anse Source d’Argent n’est accessible qu’en traversant un parc et l’accès au parc est payant. Ce n’est pas cher mais je crois que c’est la première fois que je paye pour aller à la plage. Le parc est très beau, ce n’est pas la luxuriance de la Vallée de Mai mais il y a d’anciennes bâtisses entourées de cultures de vanille, une réserve de tortues géantes et plusieurs autres centres d’intérêt qui justifient largement le droit d’entrée - tout le monde aurait payé de toute façon pour seulement la plage, tu ne fais pas 8000 bornes pour voir ces cailloux puis grimacer pour une poignée d’euros genre "oh non, je laisse tomber c’est trop cher" à quelques mètres du but.



On pose les vélos derrière le resto où nous mangerons ce midi-là face à la mer, puis nous suivons le petit chemin gentiment indiqué «Anse Source d’argent». En à peine quelques minutes on voit une ouverture au bout du chemin et une fois passé les derniers arbres on se retrouve dans un endroit assez hallucinant - on comprend alors aisément pourquoi cette plage est l’une des plus photographiées au monde et aussi pourquoi les premiers explorateurs ont cru qu’ils avaient trouvé le jardin d’Eden en voyant ce paysage (véridique).



Nous aurions peut-être dû nous renseigner un peu mieux sur les horaires des marées pour avoir un peu plus d’eau et un peu moins de bouts d’algues de ci de là (rien de bien méchant) mais objectivement cette plage est superbe. Ces grands blocs de granit sont assez communs aux Seychelles, les îles sont faites comme ça, il y en a partout. Mais là, on sent pourquoi ce sont spécifiquement celles-ci qui sont célèbres. Ce sont de véritables sculptures, je trouve ça très beau – en regardant de près, les courbes sont incroyablement douces et il y a de nombreuses couleurs et reflets dans la roche que je n’avais pas remarqué sur les photos que j'avais pu voir sur le net.



Il y a quelques personnes sur cette plage, peut-être le plus grand nombre de touristes concentrés au même endroit du séjour, mais les nombreux recoins crées par les blocs de granit et surtout l’irrégularité et la très grande étendue des plages font que c’est vraiment un endroit excellent. On trouve facilement des niveaux secrets et des mini-plages où nous sommes seuls au monde. On se baigne mais l’endroit donne plus envie de faire des photos et d’en prendre plein la vue. On y passe un bon bout de la matinée. Le soleil est à son max, ça tape dur.
On prend une tonne de photos mais on se rend vite compte d’un défaut (déjà remarqué mais moins flagrant qu’aujourd’hui) de ces nouveaux grands écrans sur les appareils photo comme notre IXUS : en plein soleil, on ne voit pas grand chose sur l’écran et il n’y a plus de viseur ; il faut faire une bonne partie des photos au jugé, pour cadrer et être droit ce n’est vraiment pas top.



L’heure tourne et on commence à avoir faim, il est temps de se rendre au petit restaurant dont j’ai bouffé le nom et c’est bien dommage car je me dois de le conseiller : on a très bien mangé et le cadre est fabuleux. Le resto a du succès par contre, c’est à ce moment là que j’ai vu qu’il y avait tant de monde sur cette plage car à 13h la gargote était blindé. Il faut absolument goûter la crêpe à la banane pour le dessert, c’est la spécialité – c’est trop bon, surtout les pieds dans le sable.
Anecdote : nous l’avions déjà vu à anse Lazio mais c’est toujours marrant d’avoir de petits oiseaux rouges peu farouches qui viennent s’inviter à table pour picorer les dernières miettes et finir le riz en fin de repas.

Cet après-midi nous décidons de traîner un peu à vélo dans le parc puis d’aller voir Grande Anse. Premier constat après le repas : l’île n’est PAS plate. Les pentes sont raisonnables mais savent être un peu raides tout de même – la plage sauvage de Grande Anse se mérite. La pente est suffisamment importante pour que quasiment tout le monde arrive au sommet en poussant son vélo, la langue pendue et bien en sueur. En haut de cette pente, c’est une grande descente qui vous mène à la plage (en dévalant la pente on se dit que tout à l’heure il va falloir se la faire en montée avec un maillot de bain mouillé et recouvert de sable de la tête aux pieds…). Je suis debout sur les freins et je continue à accélérer.

Ici on se croirait en Australie, il y a une ambiance de surfeurs; l’eau est turquoise et la plage rentre plus dans les terres que les autres vues jusque là. La plage est superbe, un joli croissant de lune face à l’océan. Les rouleaux sont bien gros; ici on ne nage pas, on lutte contre les vagues de l’océan en restant toujours là où on a pied ou alors on a une planche. C’est physique. J’adore. Il y a une petite brise, il y a peu d’arbres. Le sable est toujours aussi blanc que partout mais il est peut-être un peu moins fin qu’ailleurs – il est ici d’une densité plus habituelle par opposition au «talc» des autres plages. C’est magnifique et pourtant si différent de la paradisiaque et familiale Anse Source d’Argent, on a vraiment bien fait de venir.



Il parait qu’ensuite on peut laisser les vélos et s’aventurer dans la pampa à la recherche des deux anses encore un peu plus exclusives : 'petite anse' puis 'anse cocos'… nous n’avons pas le temps de tout faire, nous décidons plutôt de privilégier la visite de Anse Sévère pour faire du PMT.
Le retour en vélo se passe bien et la traversée de l’île est une jolie promenade.

Anse Sévère est moins spectaculaire d’apparence que les deux sites précédents mais nous sommes venus pour mettre le masque et les palmes, ici c’est dans l’eau que ça se passe nous a-t-on dit. La mise à l’eau est difficile : il y a des vagues rentrantes irrégulières mais en flux tendu et il y a peu de profondeur ; il faut se laisser porter par le mouvement des vagues et faire de courtes accélérations en crawl pour progresser tout en faisant bien attention au corail coupant dans parfois seulement quelques centimètres d’eau. Pour ce spot, je conseille une combi intégrale et si possible une paire de gants (moins on touche mieux c’est mais en cas de pépin ça doit tout changer d'avoir les mains protégés). Il faut donc un peu insister pour dépasser le relief difficile et atteindre la partie plus intéressante – il faut quand même être un peu habitué pour s’aventurer là mais ça valait le coup de persévérer : on dépasse un genre de petit aplomb et là c’est la folie. Il y a des tortues qui viennent manger en nous regardant du coin de l’œil, il y a des poissons partout – là où nous sommes, ça bouge moins que près du bord et les 2 mètres de fond sont bien moins dangereux. Niveau faune, c’est au moins aussi bien que St Pierre ; il y en a de partout et la visibilité est plutôt bonne voir très bonne à certains endroits. On reste jusqu’à l’amorce du coucher de soleil. Sortir de l’eau sera plus facile, il suffit de «surfer» et de laisser faire les vagues. Sur la plage, on se sèche un peu sous les branches de l’arbre où nous avions laissé les vélos et en rentrant doucement on profite d’un très joli coucher de soleil. Cette magnifique journée se termine en beauté.

Le soir chez Calou, on dîne quasiment en arrivant et la soirée se prolonge autour du billard en buvant un coup – je dors mieux ce soir-là mais je ne suis toujours pas super tranquille même sous la moustiquaire. Lors de nos quatre nuits à La Digue, je trouverai des indésirables tous les soirs dans la chambre en rentrant. L’araignée du premier soir aura été le seul de ce format-là mais les mille pattes et les énormes cafards ne sont pas rares. Seuls les petits lézards gecko sont les bien venus même si ils sont très bruyants. Ils bouffent les moustiques et ça, c’est quand même un beau geste.

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