31.10.07

Seychelles - day#4 : de Praslin à La Digue...

Aujourd’hui nous sommes le samedi 13 octobre et notre séjour à Praslin touche déjà à sa fin. Trois nuits c’est court mais il reste encore tant de choses à voir et à faire ; on se reposera plus tard :)
Pour cette dernière matinée avant la Digue, nous avons décidé de retourner à l’anse Lazio pour se baigner un peu et surtout déjeuner à 13h sous un palmier sur la plage à une des fameuses adresses de Praslin : chez Bonbon Plume. Cette matinée ensoleillée passée sur cette plage que l’on aime tant est particulièrement sympa et le repas qui s’ensuit est un peu cher mais à la hauteur de la réputation du resto. Le repas est copieux mais fin, la cuisine est locale et raffinée – on sort de table un peu alcoolisés. Le soleil tape fort et l’ombre est la bienvenue, on quitte les lieux avec regret mais nous devons rendre la voiture et récupérer nos bagages chez May-Paule avant notre départ. Elle nous attend comme à son habitude et on la quitte comme on quitterait une amie ou un membre de la famille que l’on se promet de revoir bientôt… elle a donné le ton lors de notre arrivée et c’est sincèrement un peu tristes que nous quittons cette dame qui nous a si bien reçu chez elle. Les gens comme ça participent à la qualité d’un voyage et à l’image que l’on se fait d’un peuple. Elle nous a offert la chance de goûter à bien plus que sa divine cuisine, c’est une tranche d’hospitalité créole qu’elle nous a donné et ça, ce n’est pas rien.



Nous nous rendons à la «jetty» pour prendre le bateau de 16h – la traversée durera 30 minutes environ et je passerais mon temps à scruter l’horizon (sans succès malheureusement) à l’affût d’une nageoire ou d’une expiration d’embruns d’un mammifère marin. Le bateau qui nous emmène est un bateau à voile aménagé mais seuls les moteurs tourneront pour nous amener sur cette mer bien trop calme à l’île mythique de La Digue. La Digue est un modèle du genre : l’île paradisiaque est restée très préservée et seuls quatre voitures (des taxis) sont tolérés en tout et pour tout. Les modes de déplacement sont la marche à pied, le vélo ou le char à bœufs (??!). En arrivant à La Digue, la première chose que l’on remarque c’est le calme et la tranquillité des lieux. On entend chanter quelques oiseaux et les pêcheurs qui s’interpellent en créole. Il y a encore moins de touristes qu’ailleurs, ça y est on a peut-être trouvé un coin encore plus Robinson Crusoë que Praslin qui pourtant paraissait déjà bien dénué de touristes.



Chargé comme des mules avec toutes nos bagages et n’ayant pas de char à bœuf sous la main, c’est un taxi qui nous emmènera au guesthouse que nous avons choisi : chez Calou. Heureusement d’ailleurs que nous avons faiblement opté pour ce mode de locomotion car la pente est rude et le chemin plus long que nous l’imaginions. Nous ne sommes pas au bord de l’eau ; pour avoir un peu de frais nous avons opté pour l’ombre de la jungle. Bon d’accord, ce n’est pas la jungle complètement mais ça sonnait bien de le dire comme ça. En réalité nous sommes un peu sur les hauteurs et la jungle nous entoure un peu mais ce n’est pas non-plus l’amazonie, ‘faut pas déconner non-plus.



Cela dit, je pense qu’à ce moment de l’histoire il est temps d’aborder un sujet que j’évite depuis le début de mon récit : les araignées. Alors certains diront que vu que j’en ai une peur bleue je ne suis pas objectif et que j’en fais tout un plat blablabla… objectivement, côté bestioles on avait été relativement épargnés jusque là mais la rencontre que j’ai fait dans la piaule ce soir-là ne m’a pas fait marrer du tout. En rentrant dans la chambre j’ai allumé le ventilo qui se trouve au dessus du lit et dès que le mécanisme grinçant s’est mis en route, une jolie bestiole à 8 pattes bien velue est sortie sur la lampe du ventilo pour voir ce qui se passait et nous nous sommes trouvés nez-à-nez. Alors ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, ce n’était pas non plus la mygale d’un kilo cracheur de flammes mais c’était quand même une araignée bien plus grosse que ma légendaire tolérance (il toussa légèrement et marqua une pause) me permet de rester digne et stoïque en tout instant.
Putain de sale bête et au dessus du lit en plus, pas de pitié pas de terrain d’entente possible; je décide de lui tataner la tronche fissa – rien de personnel, pas de souffrance inutile, c’est seulement que la vie est injuste et que moi je suis une saloperie d’humain qui ne pourrait pas dormir tranquille en sachant que ce machin est (peut-être) dans la chambre. Ma technique meurtrière est simple : cris de guerre + tong + brute force genre tant pis si j’casse le ventilo. Tu parles d’un blitzkrieg : le «combat» dur un bon quart d’heure, c’est la misère comme c’est vif ces sales bêtes – il esquive le coupe de godasse en allant se planquer dans le ventilo / je rallume le ventilo / il ressort / j’arrête le ventilo / j’attaque / je rate / il s’re-planque (le lâche)… etc... et merde :(
Evidemment, il a quand même fini par terminer en 2D incrusté dans le ventilo et avec des bouts sous une pompe (gros impact oblige) mais il s’est bien défendu le bougre, je le reconnais. Et je reconnais aussi bien malgré moi que j’avais le cœur à 200 tout le temps et une rage disproportionnée : l’arachnophobie est une pathologie clinique incontrôlable qui fait oublier le rapport de force disproportionné qui sépare mes 90Kg+ de cet insecte de quelques grammes et qui pousse au meurtre aveugle en criant des insanités; c’est aussi un frein majeur qui ne me prédispose pas à une meilleure compréhension de cette espèce (mdr) autrement que sous la forme «mort/dehors/loin». J’irai brûler un cierge.

Malheureusement, aux Seychelles il existe un autre modèle d’araignée, beaucoup plus sérieux que mon colocataire assassiné. C’est le modèle que l'on appellera : «gros-comme-une-assiette-et-pas-poilue-pour-que-tu-vois-tous-les-détails». En t’approchant tu vois vraiment tout : ses articulations, la texture de la carapace, ses yeux qui te matent et ses crocs intimidants – elle est assez impressionnante objectivement. Le corps est noir et orange vif et les pattes très longues et fines (désolé, la photo n'est pas top mais si je m'approchais plus je faisais une attaque).



Tu t’approches une fois pour ne pas mourir idiot et regarder le bestiau de près et après tu ne le refais plus.
On se rend vite compte que ces araignées là sont assez nombreuses aux Seychelles, il suffit de regarder les poteaux électriques le long des routes et on découvre avec une certaine stupeur qu’il y a de nombreuses grandes toiles d’araignées dans lesquelles trônent ces bêtes de concours. Au début on ne voit plus que ça une fois qu’on les a remarqués, ensuite on s’y fait étrangement, c’est comme tout. En tout cas, il n’y avait pas de quoi se gâcher les vacances, un peu de vigilance est de rigueur tout au plus.
Petite aparté bio qui ne sert à rien sur ces grosses « palm spiders » : il s’agit en fait de la femelle seulement car les mâles sont tellement petits et rikikis qu’on les voit à peine. La nature est parfois ainsi faite ^_^



Calou est une guesthouse très sympathique et mignonne, tenue par un autrichien pince-sans-rire marié à une Seychelloise très souriante et excellente cuisinière. Les lieux sont parfaitement entretenus et les chambres très coquettes. Une des particularités très agréables de ce lieu est que le soir, tout le monde dîne ensemble, à la même heure, à la même table. Cela permet de bien chouettes rencontres et de vite se renseigner auprès de ceux qui ont déjà quelques heures de vol dans l’île – les bons conseils et les anecdotes fusent – plus besoin de "Lonely Planet" ou "guide du routard" ici. Seul bémol ce premier soir, la plupart des résidants de Calou étaient germanophones et il a fallu un petit moment d’adaptation pour imposer l’anglais à notre bout de la table. Lors du séjour, plus de francophones et d’anglophones viendront rééquilibrer la balance de la langue et simplifiant de fait la communication.

May-Paule avait mis la barre très haut mais on a bien mangé chez Calou, c’est une bonne adresse. Attention, les boissons ne sont pas comprises.

La salle à manger est une grande pièce ouverte (on se sent plus dehors que dedans) sous un toit de branchages et de grandes feuilles séchées. Elle abrite en son coin un billard ! oh, la bonne idée – désormais, je mets une rouste à qui veut tous les soirs avant de me coucher. C’est excellent même si les règles du patron sont aussi rock’n’roll que les conditions de jeu (manque cruel de recul sur un bon tiers de l’espace de jeu – il faut ouvrir le frigo pour tirer certaines billes avec l’arrière de la queue dans les bières - ambiance) – le premier soir nous discutons tard avec un couple de jeunes suisses très cools qui partent le lendemain. Quelques bières et parties de billard plus tard nous rentrons nous coucher sous la moustiquaire (je ne dors pas bien tranquille cette première nuit là).

Demain on se lève tôt et on loue des vélos…

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2 commentaires:

Blogger mekanocompany said...

p'tain ! t'as un talent pour raconter vos voyages qui me met à chaque fois sur l'cul.
Sinon j'ai pleuré de rire je crois au moment de l'araignée. Celle que tu mets en photo est abjecte. Tu m'étonnes que t'as pas super bien dormi !

lény.

14:45  
Blogger fatfish said...

merci copain, sféplésir :)

...mainenant je ris de ces araignées car 8000 km nous séparent mais sur le coup, ça glace.
Cela dit, je ne suis pas à l'abri d'un petit cauchemar je pense; toi non plus d'ailleurs depuis que tu as vu la photo de la bête (tu peux me croire sur parole, l'échelle n'est pas très claire sur la photo mais ces bestiasses sont sacrément balèzes).

ce soir j'ai bu bien trop de vin pour écrire; la suite s'écrira demain soir je pense. il y a encore tant à raconter_

bonne nuit mon ami; embrasse ma mekanogirl préféré
++

21:44  

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